Partagez cet article
Sommaire de l’article
    Réseaux

    Plan Ariège THD : « j’ai toujours cru à la résurgence du fait rural »

    fibre optique

    « L’Ariège 100% connectée au Très Haut Débit », c’est pour bientôt. A l’occasion de la signature d’une Délégation de Service Public (DSP), Henri Nayrou, Président du Conseil Départemental est revenu pour nous sur les enjeux du plan Ariège THD.

    Comment avez-vous conçu la stratégie d’aménagement numérique de votre département ?

    Le département de l’Ariège, malgré ses nombreux atouts, est géographiquement excentré, sans aéroport ni TGV et avec peu de connexions routières. Il y a encore 20 ans, on ne pouvait pas imaginer que grâce à la magie d’Internet, il serait possible d’être connecté au monde entier, même en habitant au fond d’une vallée Ariégeoise. Très rapidement, le Haut-débit pour tous nous est donc apparu comme une priorité et pour une raison simple : Quand on est loin de tout, c’est une nécessité !

    Dès 2003 nous avons donc mis en place une première opération. Devant l’appétence, l’intérêt et même l’impatience des habitants, le choix de passer par une Délégation de Service Public (DSP) s’est imposé dès 2007. C’est un projet ambitieux mais très réaliste, notamment au niveau budgétaire. En effet, beaucoup seront peut-être surpris d’apprendre que l’Ariège est l’un des départements les moins endettés de France, à hauteur de 24 euros seulement par habitant alors que la moyenne est à plus de 500 euros. Si on ajoute à nos capacités d’investissements, l’appui de l’Etat avec 27 millions de subventions, de la Région pour 17 millions et la redevance qui sera versée par le délégataire, nous avons les moyens de nos ambitions. Et grâce aux effets de la négociation et à l’implication de l’opérateur, le déploiement aura lieu avec 5 ans d’avance sur ce qui était initialement prévu dans le plan Ariège 2030.

    Comment voyez-vous « le renouveau de la ruralité » que vous augurez ?

    Avec le très haut débit, nous voulons transformer l’Ariège pour la faire gagner. Je ne suis pas technicien mais en tant que Président du Département, mon devoir consiste à tout mettre en œuvre pour favoriser le développement de ce territoire. Or, j’ai toujours cru à la résurgence du fait rural et au fait que les nouvelles technologies nous permettraient à court terme de ne pas rester victimes des contraintes géographiques.
    Le Très Haut Débit est une chance extraordinaire de proposer un autre style de vie, une autre qualité de vie avec tout ce qui fait l’ADN d’un département comme l’Ariège : Des villes à taille humaine, un climat favorable, la présence de circuits courts, une présence culturelle importante… sans pour autant proposer d’être isolé du monde. Et les choses vont encore évoluer dans ce sens. L’exemple le plus flagrant, c’est bien évidemment celui de la généralisation du télétravail, impossible et utopiste il y a encore quelques années. Le déploiement du très haut débit est un point de départ, une nouvelle ambition qui est très calculée… Je rêve en effet de voir rapidement des habitations traditionnelles avec du High-tech dedans, en d’autres termes de marier « modernité et tradition ».

    Ce renouveau de la ruralité passe forcément par une hausse du nombre d’habitants. Démographiquement, nous avons déjà 8 ans d’avance sur les pronostics de l’INSEE de 2006. Ces derniers prévoyaient 158 000 Ariégeois pour 2020. Ce chiffre, nous l’avons dépassé dès 2012. Aujourd’hui, on nous prévoit 190 000 habitants en 2040. Non seulement il faut suivre ce mouvement mais aussi l’anticiper car manifestement, quelque chose  a bougé dans les choix de vies des français. Ne pas être un territoire très peuplé était notre souffrance, c’est aujourd’hui notre chance.

    En quoi ce nouveau RIP illustre-t-il le mariage réussi entre l’action publique et l’initiative privée ?

    J’ai envie pour vous répondre, de reprendre cet adage bien connu : « A chacun son métier, les vaches seront bien gardées ». Je considère en effet que si le rôle de l’action publique est de favoriser les conditions du développement, gérer ce même développement incombe aux privés.

    Mais pour que les entreprises aient envie d’investir et d’embaucher, il faut d’abord qu’elles puissent constater que les élus favorisent ce mouvement de développement. En ce sens, le travail partenarial avec Orange pour déployer la fibre est un très bel exemple d’un projet qui sera un véritable accélérateur pour notre territoire.